Oui, elle s’appelle Mustang. Et oui, elle le mérite bien, n’en déplaise aux passionnés qui refusent de voir leur iconique voiture transformée en VUS. VUS électrique, de surcroit, ce qui ajoute l’insulte à l’injure.
Mais sa conduite, son comportement, son allure générale, ne sont pas si loin du muscle car qu’on a tant aimé depuis plus de cinq décennies. Elle n’a pas le côté sauvage de la bruyante Mustang. Mais elle a au moins l’avantage d’être plus agréable que l’abominable Mustang II des années 80.
Bref, c’est une Mustang. Électrique. Et que j’ai assez aimé pour vouloir un jour en posséder une. Rien de moins.
Pas au premier contact
Je dois avouer que cette même sensation m’avait un peu moins habitée lors de mon premier contact avec la Mach E. La version à rouage intégral de mon essai original avait affiché un comportement routier sain et des performances dignes de mention, mais sans plus. Un peu l’équivalent de ce que n’importe quelle berline ne procure.

Imaginez, vous n’entendez aucun bruit, mais vous sentez que votre véhicule est capable de vous en donner pas mal. Pas autant qu’un gros V8 bruyant, je l’admets. Mais le couple est assez présent pour vous donner quelques sensations et un grand sourire.
Sensation seulement, faut-il le préciser, puisque les multiples systèmes de sécurité embarqués empêchent les débordements, et il faut vraiment insister pour véritablement déstabiliser le véhicule.
Il est vrai qu’en matière de puissance, malgré l’étonnante capacité des véhicules électriques à accélérer vivement, on aimerait un tantinet plus. Les 290 chevaux sont intéressants, mais les un peu plus de 4500 livres tempèrent un peu les ardeurs de l’ensemble. Vous me direz que cela n’a que peu d’importance, ce qui est parfaitement exact. Mais l’amateur de conduite en moi continue de trouver grisante l’accélération brutale d’une grosse motorisation. On ne se refait pas.
Jolie et bien pensée
Que l’on aime ou pas le nom, il faut reconnaître à la Mach E certains traits ressemblant à la Mustang traditionnelle. Les phares avant ne s’en éloignent pas trop, pas plus que les blocs optiques arrière qui reprennent le clignotement séquentiel distinctif de la sportive Ford.

Au centre de la console, un écran digne d’une tablette numérique trône au centre, abriant un nouveau mais efficace système Sync4 plus rapide et plus simple que jamais. Ajoutez à cela, sur ma version d’essai, un système audio B&O, et vous aurez compris que l’habitacle est un lieu intéressant pour séjourner.
Surtout que, contrairement à la Tesla Model Y qu’elle concurrence et aux mains de laquelle elle perd en performance, elle n’est pas assemblée comme un modèle Lego pour enfant. La qualité de finition, les matériaux et même les joints de carrosserie sont impeccables.
Autonomie ou pas?
Évidemment, la grande question demeure l’autonomie. Parce que j’avais la version à autonomie prolongée, avec batterie de 88 kWh utilisable, la recharge complète affichait au tableau de bord quelque 430 kilomètres d’autonomie (Ford prévoit 483). Ce qui techniquement, prévoit un usage de 18,3 kWh aux 100 kilomètres. Soyons francs, j’ai fait mieux.

En d’autres mots, l’autonomie estimée de la voiture est parfois sous-estimée. Il n’y a donc pas à craindre pour la distance à parcourir. Bien sûr, la recharge et sa durée sont toujours un souci, mais il faut bien avouer que la Mach E mérite bien ce sacrifice.
Si vous cherchez une voiture électrique un peu sportive, et si le prix de quelque 65 000$ ne vous fait pas trop fléchir, la Ford Mustang Mach E est un choix de premier ordre.